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Patagonie rebelle  : état des lieux, état des luttes

Texte pour introduire le très intéressant article de Daniel Pinós publié dans Le Monde libertaire : Patagonie rebelle (Aysén).. D’ailleurs, vous aurez remarqué ?, sur la photo de manifestation ci-dessus : il pleut.


Avril 2009 : Nous vivons avec des travailleurs des pêcheries d’oursins de Punta Arenas. Prolétaires, jeunes, déracinés, expatriés de l’intérieur.

Mai 2009 : Nous fêtons les travailleurs à Punta Arenas aux côtés de Juan Tabilo Fuentes, entre autre.

Juillet 2009 : Nous rencontrons des pêcheurs dans les canaux de Patagonie. Leurs conditions de travail et de vie, la bascule financière pratiqué sur le produit, ce fameux pêcheur-consommateur, la liberté revendiquée de la vie dans les canaux manière de résister à cette vie qui n’en reste pas moins subie.

Août 2009 : Nous participons au festival Rios Libres à Tortel s’inscrivant dans le mouvement Patagonia Sin Represas [1].
Août 2009 : Nous rencontrons Alonso Nuñez [2], chantre de la lutte des petits, un musicien qui ne cesse de se voir décerner des prix de résistance et de poésie.
Août 2009 : Nous avons rendez-vous avec des pêcheurs en grève de Puerto Aysen où malheureusement nous n’arriverons jamais faute de pétole dans le Golfo de Peñas.

Janvier 2011 : Je repars en Patagonie, cette fois juste comme point de rebond vers l’Antarctique, à la voile. Pendant le mois, une grève des transports, et par contagion d’un nombre considérable d’habitants de la Patagonie chilienne, est déclarée et bloque totalement l’activité de la région. La tension monte contre la volonté de Piñera, le président, d’augmenter le coût de la vie par la suppression de nombreuses aides dans cette région la plus chère et aux conditions de vie les plus difficiles du Chili. Politiciens séquestrés, Punta Arenas en état de siège…

Février 2011 : Je passe le mois entre Punta Arenas, réputé de “gauche”, et Puerto Natales, réputé de “droite”. À l’hospedaje Independencia, nos amis, toujours présents au poste, me montrent les images du mois qui vient de s’écouler. Barrages enflammés à chaque carrefour, permanence du parti de Piñera saccagée, marches de protestation imposantes et tendues.

Année 2011 : Depuis la France, les informations arrivent parcimonieusement, via nos grands quotidiens nationaux, faisant état d’une forte contestation générale sur tout le territoire du Chili avec en pointe, le mouvement étudiant et la remise en cause du système de scolarité, privatisé de fait. Du côté de la presse plus internationaliste et peut-être plus encline à faire état de mouvements remettant en question l’autorité mondiale, les informations se font plus pressantes et plus alarmantes quant à la répression subie par ceux et celles qui lèvent la tête.

2012 et notamment février : Les médias internationalistes font de plus en plus souvent état de situations révolutionnaires dans différentes zones du Chili. Tirs à balles réelles sur des manifestants, utilisation répétée de la loi “anti-terroriste” promulguée sous la dictature Pinochet, déclaration de l’état de siège, lignes téléphoniques et Internet coupées dans certaines régions…




Daniel Pinós a récemment fait le point sur ces mouvements dans l’hebdomadaire Le Monde libertaire. Il a rédigé un article en trois parties, publié entre avril et mai 2012. La deuxième partie est particulièrement intéressante et nous tenons à vous la signaler : Patagonie rebelle (Aysén). Chili  : état des lieux, état des luttes.

L’intérêt principal de cette publication est d’être simple, claire et ne nécessitant pas de connaissances particulières, un bon point de départ si vous souhaitez approfondir les questions soulevées dans ce carnet. Ce à quoi nous vous engageons.
Le mouvement étudiant chilien. Chili  : état des lieux, état des luttes (1/3)
Patagonie rebelle (Aysén). Chili  : état des lieux, état des luttes (2/3)
Les luttes du peuple mapuche. Chili : état des lieux, état des luttes (3/3)



Voyager, réaliser des expéditions, parcourir le monde est une source d’émancipation infinie, ce que nous essayons par ce site de vous faire partager. Et l’émancipation étant tout sauf de l’angélisme, l’intérêt pour la vie quotidienne des personnes rencontrées a toujours été notre fil rouge. La possibilité de la mettre en perspective d’une situation globale et mondiale aussi bien que d’une situation quotidienne autre, la notre en France notamment, est une des forces du voyage.
Je vous renvoie d’ailleurs à trois textes publiés précédemment : Du privilège des coureurs d’aventures, De l’exploitation sous toute latitude et Du progrès à l’émancipation.

Et comme notre but est de découvrir le sourire dans chacun de nos instants, je vous souhaite une merveilleuse journée ! Une bonne lecture de l’article de Daniel Pinós et, tant qu’à faire, une remise à l’honneur de l’excellent livre La Patagonie rebelle d’Oswaldo Bayer.

Une note d’Alexandre


Notes

[1] Pas d’informations sur le mouvement Patagonia Sin Represas sur ce site ! C’est une erreur que nous espérons réparer dès que nous en aurons le temps… en attendant, nous vous invitons à aller visiter leur site (en espagnol).

[2] Nous n’avons pas encore ici présenté comme il se doit Alonso Nuñez. Espérons que nous trouverons le temps pour vous proposer un carnet sur cet excellent artiste. En attendant de réparer cette erreur, une petite photo de lui.